V. Les cloisons

Sur le fermoir original, la résille de cloisons est en or. Cependant, pour des raisons de coût, je la réaliserai en laiton. C’est une difficulté supplémentaire, car l’or est connu pour être très malléable, et le laiton présente une résistance plus grande.

Voici un gros plan du fermoir d’Envermeu:


© Musée Départemental des Antiquités de Rouen / P. Raux

Le métal rabattu pour sertir les pierres est usé presque en totalité, ce qui permet de voir l’épaisseur réelle des cloisons. Elle est de 2/10e de millimètre.

Autre détail intéressant, visible sur le fermoir de Famars:


© Musée des Beaux-Arts de Valenciennes / L. Tondeux

La cloison extérieure, servant de cerclage, est un peu plus haute que le reste de la résille, et est rabattue au dessus de la tranche du boîtier métallique, pour la dissimuler.

La seule façon d’obtenir l’épaisseur voulue, à l’époque, était de frapper le métal pour l’affiner. On utilisait un marteau à étirer, d’un poids conséquent, et au manche décentré sur le fer pour accentuer l’effet d’étirement. Mais la méthode est longue. Dans un atelier, le maître d’oeuvre devait avoir une petite armée d’apprentis pour préparer les métaux. Pour ma part, j’ai utilisé cette récente invention qu’est le laminoir.

Voici la matière obtenue. À 2/10e d’épaisseur, le métal est assez fin pour être plié à la main, et se coupe très bien à la cisaille. J’ai préparé des cerclages en cloison haute, que j’ai ensuite remplis avec les cloisons plus petites. J’ai utilisé une simple pince-brucelles pour les mettre en forme.

Inconvénient à noter; il est impossible de monter toute la résille de cloisons en une seule fois. Le métal plié crée un effet ressort qui fait sauter le montage. Il faut donc braser chaque élément à la suite, avec du borax et de minuscules paillons d’argent. C’est un exercice qui se prête particulièrement à l’usage du chalumeau à bouche, chalumeau utilisé à l’époque, car la chauffe doit être légère et ciblée sur le point à braser. Cela évite de faire sauter les points de brasure précédents, et évite les crises de nerfs de l’artisan.

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