II. La technique du cloisonné
Ma visite dans les réserves du MAN à Saint-Germain-en-Laye m’a fait réaliser que la technique du cloisonné, très à la mode entre le IIIe et le VIe siècle, a été déclinée en plusieurs variations.
Noël Adams a fait l’étude d’une dague géorgienne du IIIe siècle, au manche incrusté de grenats dans une technique rudimentaire de cloisonné.
Les fermoirs, réalisés au début du VIe siècle, sont d’une facture beaucoup plus complexe, qui demande une maîtrise particulière de l’ajustage et des soudures très précises sur des épaisseurs au dixième de millimètre.
Un cloisonné standard ressemble à ça:
Il est composé d’un boîtier en métal (or, argent, bronze ou laiton) et de cloisons du même métal soudées à ce boîtier. À l’intérieur des cavités ainsi formées, on trouve une couche d’un ciment blanchâtre et cassant, au dessus un paillon de feuille d’or ou d’argent, et pour finir la plaque de grenat.
Cette technique est détaillée dans plusieurs études d’Eszter Horvath, elle en a fait un schéma très clair:
Mais les fermoirs d’aumônière ne sont pas réalisés avec cette technique. L’observation du fermoir d’Arlon, dont le boîtier a complètement disparu, montre que les cloisons sont en fait une fine résille d’or ne dépassant pas 1mm d’épaisseur, comme les plaques de grenat.
Voici les différentes variations de la technique détaillées par Horvath:
Les deux variations qui nous intéressent sont la b) cloisonné suspendu et la c) cloisonné à jour. Le montage du fermoir est à mi-chemin entre ces deux propositions. Les cloisons et les grenats peuvent être entièrement séparés du reste de l’objet, ce qui fait penser à un cloisonné à jour. Cependant, une fois positionné dans le boîtier en fer, cela ressemble plus à un cloisonné suspendu par la présence de paillons et de ciment.